Tout d’abord, commençons par un peu de systématique: les hypholomes font partie de la famille des Basidiomycètes, de l’ordre des Agaricales, de la famille Strophariaceae et du genre Hypholoma (H.). Leur nom est tiré du grec ûphos, «tissu» et loma, «bord», en référence à leur marge parfois frangée. En Suisse, le genre Hypholoma est peu représenté, mais très commun. Les plus fréquents sont H. capnoïdes, H. fasciculare, H. radicosum et H. sublatericium. Ces grands exemplaires du genre poussent tous sur du bois. Principalement des souches, du bois enfoui ou des racines. Mis à part H. radicosum, qui grandit de manière isolée, ils poussent du printemps à l’automne par touffes envahissant souvent entièrement les troncs coupés. Le spectacle est alors grandiose. Il suffit de se retrouver une fois en forêt face à cette marée jaune vert de champignons (H. fasciculare) pour être subjugué par tant de beauté.
À n’en pas douter, ils abritent un monde magique de fées, de lutins et d'elfes... Dans le genre, un hypholome est un bon comestible (H. capnoïdes), à ne pas confondre avec le reste du groupe, car ceux-ci sont d’une amertume rare ou d’un goût astringent. Les experts des champignons se doivent de les connaître. Les caractéristiques principales et communes du groupe précité sont: un chapeau convexe et lisse (entre 60 et 120 mm) qui s’étale avec le temps, une marge infléchie ou aiguë, des lames adnées à échancrées, un pied central cylindrique d’environ 60 à 70 mm sur lequel on peut trouver un voile partiel cortiniforme et/ou fugace. La sporée est brun violacé. À noter que ces magnifiques champignons sont tous saprotrophes, c’est-à-dire qu’ils décomposent le bois mort.
Jean-Pierre Pfund