Association suisse des organes officiels de contrôle des champignons

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Qui ne serait pas surpris de découvrir, lors d’une promenade, une étrange créature marine tombée de nulle part… Eh bien non! le coeur de sorcière n’est ni un corail, ni une éponge, mais bel et bien un champignon. Un champignon bizarre et particulier, que l’on ne voit pas, mais que l’on sent déjà. D’une odeur proche du satyre puant (Phallus impudicus), Clathrus ruber dégage une odeur fétide qui attire les mouches. Cette espèce thermophile et méditerranéenne, préférant les lieux ombragés et humides sur sol sableux et calcaire, devient de plus en plus fréquente dans nos régions. On peut la rencontrer presque toute l’année, mais plus particulièrement de juin à septembre sur feuilles, copeaux de bois, sciure, sous divers feuillus. Ce champignon est d’ailleurs régulièrement observé dans les cimetières de la ceinture lémanique et peut poser parfois quelques problèmes liés à son odeur de cadavre. Dans les cimetières lausannois les employés doivent les détruire régulièrement à la suite des plaintes des usagers à l’odorat sensible. Le clathre grillagé apparaît à la surface du sol comme un oeuf blanchâtre à surface réticulée, ressemblant à une balle de golf, de 2 à 6 cm, ancré au sol par un gros cordon mycélien ramifié. L’intérieur est visqueux, laissant apparaître une sorte de cage grillagée d’un beau rose-rouge pouvant, à maturité, mesurer jusqu’à 10 cm de diamètre pour une hauteur de 15 cm. Sa chaire est cassante, fragile, caverneuse et gélatineuse, dégageant une odeur de camembert qui bascule en odeur putride que l’on peut qualifier de cadavérique. Les mouches, attirées par cette odeur, vont disséminer les spores très nombreuses, logées dans la gléba gluante verdâtre, puis noirâtre avec l’âge. Bien que normalement non toxique, ce beau champignon n’est pas comestible. Son aspect et son odeur ne donnent pas envie de le consommer. Et comme toujours, en cas de doute, n’hésitez pas à contacter le contrôleur officiel de votre région: www.vapko.ch

texte: Pierre-Alain Leresche , photo: Ursula Buchert