Les myxomycètes (ici Hemitrichia serpula) ne sont ni des animaux, ni des végétaux, ni des champignons, même si le nom même de myxomycète signifie «champignon gluant». Ces organismes sont proches des amibes. Néanmoins, ils ont longtemps été étudiés par les mycologues. Ils produisent, comme les champignons, des fructifications qui libèrent des spores. On les considère même (à tort) comme «des champignons qui bougent». Les myxomycètes se nourrissent de bactéries, d’algues, de champignons, etc. Le plus troublant est que ces organismes bougent!
Tout démarre par une spore qui germe en donnant une unique cellule, qui va se combiner à une autre, puis grossir jusqu’à former une masse gluante et gélatineuse pouvant atteindre dans certains cas plusieurs centimètres. Cette masse peut se déplacer de quelques centimètres par heure pour se nourrir. Elle a besoin d’une forte hygrométrie, sinon, elle doit se cacher… Dans certains cas, elle va se transformer soit en une multitude de petites boules parfois sur un pied, soit en une masse sèche, soit en une sorte de «bretzel», soit en sorte de «peignes fins», etc. Il s’agit là des fructifications qui produisent les spores. Ce sont elles qui sont les plus remarquables à l’oeil par leur forme et leur couleur. Certaines sont même irisées, permettant d’y voir des reflets multicolores. Leur taille est généralement de l’ordre de quelques millimètres. Il existe environ 1000 espèces recensées de ces organismes dans le monde.
Pour aller à leur découverte, c’est très simple: il faut scruter les vieux troncs pourrissants, avec une loupe. Les meilleures saisons de prospection sont le printemps et l’automne. Cependant, il y a de fortes chances que vous ayez déjà rencontré un de ces organismes… Certains sont courants, par exemple la fleur de tan (Fuligo septica), qui forme une masse jaune comme de la moutarde, ou encore le lait de loup (Lycogala epidendron), qui se présente sous la forme de petites boules roses sur le bois.
Roland et Félicien Corbat
Hemitrichia serpula (© photo F. Corbat)