Attention, l’amanite printanière est mortelle!
Elle est appelée amanite printanière (ou encore oronge ciguë blanche), car elle apparaît en Suisse généralement au printemps dans les bois de plaine. C’est pour cette raison que les mycophiles la connaissent un peu, mais que les promeneurs du dimanche l’ignorent. À ce titre-là, elle est considérée comme rare et donc mal connue. Selon certains mycologues, il arrive parfois qu’elle pousse également en été ou en automne. À ce moment-là, il devient alors difficile de la différencier de la forme blanche de l’amanite phalloïde. Toutefois, selon J. Breitenbach et F. Kränzlin, de la société mycologique de Lucerne, ainsi que B. Cetto, mycologue italien, l’Amanita verna ne serait que la variété «alba» de l’amanite phalloïde.
Mis à part sa couleur blanche à blanchâtre, la ressemblance avec l’amanite phalloïde est frappante. Elle possède bien, à maturité, toutes les caractéristiques des amanites: un chapeau très finement fibrillo-soyeux hémisphérique puis étalé d’environ une dizaine de centimètres parfois un peu visqueux; la marge du chapeau est mince, un peu fendillée. Les lames sont libres, serrées, inégales avec des lamellules, l’arête de celles-ci est aiguë; la sporée est blanche. Le stipe est élancé, égal ou peu atténué de bas en haut, il fait une dizaine de centimètres de long, d’abord creux puis plein. Celui-ci est muni en son milieu d’un anneau ample très mince et fragile, à peine strié au-dessus et d’une volve ovoïde en sac, membraneuse. Avec son fourreau, elle entoure le bas du pied. La chair du chapeau est blanche et assez molle. Quand on la coupe en deux et qu’on la sent, il s’en dégage un faible parfum safrané. Alléché par cette odeur, on pourrait avoir envie de la manger; cependant il vous faudra renoncer aux plaisirs de sa chair, car comme sa jumelle olivâtre, elle est mortelle. Alors admirez-la, sentez-la, photographiez-la, mais surtout ne la mangez pas!
Jean-Pierre Pfund
+ D’INFOS À consulter: Champignons du nord et du Midi, André Marchand, Éditions André Marchand; Guide des champignons de France, Régis Courtecuisse, Éditions Delachaux & Niestlé. www.vapko.ch