Association suisse des organes officiels de contrôle des champignons

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La collybie des cônes d’épicéa (Strobilurus esculentus) est une espèce printanière qui pousse sur les pives tombées au sol et légèrement enterrées. Si vous cherchez des pives, vous aurez certainement la chance de récolter bon nombre de ces petits champignons comestibles. Les pieds étant trop durs, seuls les chapeaux se consom­ment. Ne pensez donc pas faire un immense gueuleton, mais plutôt déguster un plat original. Au premier abord, ce petit carpophore n’attire pas le regard. Son chapeau brunâtre-ochracé mesure de 1.5 à 3.5 cm. Convexe à l'état jeune, puis aplani et muni souvent d’un mamelon obtus en son centre à maturité, il est d’aspect glabre (sans poil) et luisant, un petit peu lubrifié au toucher. Les lamelles sont plus ou moins serrées, sinuées contre le pied, blanches au début. A maturité, elles se colorent nettement en gris. Le pied grêle, de quelques centimètres de longueur, est prolongé d’une racine dont la longueur dépend de la profondeur à laquelle le cône d’épicéa est enterré. Il est glabre aussi et très tenace. Sa couleur est jaune à brun clair, plus foncée en bas, blanchâtre en haut. La chair, blanche et assez mince, dégage une légère odeur fongique. La saveur est douce et agréable. Comme bien souvent en mycologie, il faut faire toujours attention aux risques de confusion. Une autre espèce de champignon peut se trouver sur les pives d’épicéa: la Mycena strobilicola qui pousse à la même saison mais qui est toxique. Son chapeau, un peu plus ovoïde – campanulé à conique à l’état jeune, puis aplani à maturité – est de couleur semblable. Les lames un peu plus larges, blanches à gris blanchâtre sont souvent teintées de rose avec l’âge. Le pied est creux, cassant, lisse, brun gris à brun clair, plus pâle et poudré de blanc au sommet, feutré de blanc ou hirsute (poilu) à la base. La chaire est mince et blanchâtre et dégage une odeur d’eau de javel. Sa saveur est douce et légèrement raphanoïde. La méthode la plus sûre pour les différencier est de sentir chaque champignon.  

Texte : Pierre-Alain Leresche, photo : VAPKO, H. Mauch